"Non pour nous Seigneur, non
pour nous, pour Ton nom donne la gloire."
(DEVISE TEMPLIERE) |
Alors le chevalier souvent seul dans sa queste sent que
pour renforcer sa détermination, il lui faut s'allier à
d'autres compagnons, car qui se ressemble s'assemble. Il sait au fond
de lui que 1'heroïsme sacré est l'élan vers un état
spirituel réellement supra-personnel, qui rend libre, immortel,
intérieurement indestructible. Il rejoint alors les confréries
des moines-soldats dont la plus célèbre fut l'ordre du Temple.
"Ils vivent sans avoir rien en propre, pas même leur volonté. Vêtus simplement et couverts de poussière, ils ont le visage brûlé des ardeurs du soleil, le regard fier et sévère. A l'approche du combat, ils s arment de foi au-dedans et de fer au-dehors. Leurs armes sont leur unique parure, ils s'en servent avec courage dans les plus grands périls, sans craindre le nombre ni la force des adversaires. Toute leur confiance est dans le dieu des armées. En combattant pour sa cause, ils cherchent une victoire certaine ou une mort sainte et honorable. O l'heureux genre de vie, dans lequel on peut attendre la mort sans crainte, la desirer avec joie, et la recevoir avec assurance." (SAINT BERNARD DE CLAIRVAUX.) Le chevalier a la gloire, le moine le repos. Le Templier abjure l'un et l'autre, il réunit ce que les deux vies ont de plus dur : les périls et les abstinences. La grande affaire du Moyen Age est la croisade. L'idéal de la croisade semble réalisé dans l'Ordre du Temple, c'est la croisade devenue fixe et permanente. |