Extrait du livre "SORCIERES" D'Erica Jong Un
peu de lumière sur la sorcellerie Le mot sorcellerie, dans son acceptation la plus ordinaire, populaire, renvoie à l'emploi de forces surnaturelles pour soumettre le monde à ses désirs. La sorcière est celle qui a recours à des moyens magiques pour arriver à ses fins. Il est donc normal que nous désirions tous et toutes devenir sorciers et sorcières !.. Le mot sorcière contient toute l'histoire de notre culture et de ses expériences religieuses. Comprendre le mot sorcière c'est comprendre l'anthropologie, l'histoire, l'histoire des religions, l'évolution des rapports entre les sexes, l'inconscient de l'être humain... Pour comprendre les sorcières, nous devons nous débarrasser des illères qui nous font croire que la divinité est masculine ; que la lune est lugubre alors que le soleil est amicale ; que le principe féminin est sombre, chaotique, anarchique, alors que le masculin est ordonné, rationnel, sage. Bref nous devons écarter toutes les opinions préconçues, dont notre culture a bourré nos têtes consentantes. Nous devons comprendre que la plupart des grandes religions du monde contemporain (musulmane, juive, chrétienne) sont, en un sens, autant d'apologies d'une conception patriarcale du monde, que ce n'est pas la seule conception du monde possible, qu'elle n'est ni absolue, ni éternelle, que les êtres humains ont adoré des dieux et des déesses sous des multiples formes - arbre, animal, humain (femme aussi bien qu'homme, androgyne aussi bien qu'asexué)- et que les traits particuliers de la divinité importent moins que de reconnaître un esprit divin en nous et en dehors de nous. De
la Déesse Mère à la Sorcière Du
Paganisme au Christianisme Sorcières
et chasse aux sorcières Alors
que la société sectes hérétiques et jacqueries
paysannes menaçaient de plus en plus l'Eglise. Afin de conserver
sa domination sur le peuple l'Eglise se disculpa ainsi que la noblesse
du désastre économique et social, en en rejetant la faute
sur ces femmes qui volaient dans les airs, gâchaient les récoltes,
tuaient les bébés, propageaient la peste parmi les animaux
et semaient le trouble dans le corps politique. La chasse aux sorcières
permit de disculper la classe dominante et l'Eglise en transformant
les pauvres, malheureux et femmes en autant de boucs émissaires.
Ainsi, l'Eglise s'affirmait en tant qu'apparente protectrice du peuple
contre les forces du mal, au moment même ou le peuple commençait
à douter de la magie de l'Eglise et peut être à
se demander si, tout compte fait il avait réellement besoin de
l'Eglise. On eut recours à la torture pour fabriquer les indispensables
boucs émissaires moyennant quoi la société négocia
le passage du monde médiéval au monde moderne, en assurant
la pérennité du pouvoir de la classe dominante. Quand
au 18 ou 19ème siècle il devint inutile de faire jouer
aux sorcières le rôle de boucs émissaires, le personnage
de la sorcière fut relégué dans les nouvelles,
les poèmes et les mythes pour être ressuscité, au
début du 20ème par une moyenne et grande bourgeoisie éduquée,
lassée des religions conventionnelles et désireuses de
faire revivre les dieux baroques de l'antiquité. Sur
la torture Sorcières
et hérétiques Satanisme
et Sorcellerie A
quoi ressemble une sorcière ?
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SORCIERES
DU MOYEN AGE Extrait
de l'article de Sergine Desjardins Au Moyen Age, un demi million de sorcières périrent sur le bûcher, furent noyées ou pendues. Ces actes barbares ont laissé dans notre inconscient collectif l'idée que la sorcière était coupable d'actes maléfiques. Pourtant, les sorcières du Moyen Âge étaient dans plusieurs cas l'unique médecin du peuple. Elles étaient aussi parfois des sages femmes, des herboristes, des prophétesses, des clairvoyantes et faisaient souvent partie de cercles de prières. A l'instar des sorcières du Nouvel Âge, c'est la magie blanche qu'elles pratiquaient, celle qui procède d'intentions bienveillantes. Nous sommes à l'aube du XVème siècle. Une femme, nommons là Régine, vêtue d'une robe de bure élimée, passe devant l'église où, comme après chaque messe dominicale, un médecin vend son temps à des malades venus chercher un soulagement à leur malaise. Elles caressent distraitement l'étoile à cinq branches - l'étoile de la sorcière - qu'elle porte au coup et qui symbolise l'énergie féminine. Elle hâte le pas, car les pauvres, ceux qui ne peuvent payer le médecin, l'attendent à sa modeste demeure. Pour l'indigent, elle est la guérisseuse bienfaitrice, celle qui donne des herbes, qui accomplit des rites magiques pour conjurer la maladie, qui prie pour lui, qui concocte des filtres d'amour ou fabrique des talismans. Régine croise le regard courroucé du curé. Il sait qu'elle n'a pas assisté à la messe et qu'elle vient de participer à un rituel de prières auprès du grand chêne situé à l'orée de la forêt. Elle y a rencontré une nouvelle venue. Certains l'appellent la Sage-femme, d'autres la Bella Donna, du nom d'un médicament, la belladone, qu'elle utilise couramment. Régine marche d'un pas alerte, elle se sent en harmonie avec les autres et avec l'univers. Elle ne sait pas qu'une terrible épée de Damoclès est suspendue au-dessus de sa tête et que dans moins d'une journée, elle sera traînée dans les rues de la ville, collier au cou. Les inquisiteurs sont aux portes de sa localité. Un après-midi même, un juge affichera sur la place publique un avis demandant à chacun "qu'il dénonce dans les 10 jours toute personne soupçonnée d'être hérétique ou sorcière". Régine sera accusée de sorcellerie par un homme à qui elle a refusé ses "faveurs". La sage-femme rencontrée au rituel de prières sera elle aussi arrêtée. On l'a dit coupable d'avoir rendu impuissant le père du dernier bébé qu'elle a aidé à venir au monde. Et une amie de Régine, guérisseuse ayant soulagé des centaines de personnes, a commis une erreur qu'elle paiera de sa vie. En effet, la belladone prescrite à une paysanne venue la consulter a provoqué chez cette dernière des symptômes semblables à la possession diabolique : comportements psychiatriques, dilatation égarée de ta pupille, hallucinations visuelles, respiration désordonnée. Le médecin de l'époque commet la même faute parce qu'il ignore lui aussi qu'un dosage excessif de belladone provoque de telles conséquences. Mais les médecins, sauf s'ils sont juifs, sont très rarement persécutés par les inquisiteurs. Régine et ses amies sont torturées pendant des jours. Sans répit. Elles finissent par "avouer" qu'elles volent dans les airs, participent à des sabbats, ont des rapports sexuels avec le Diable. Ce qui est faux, bien sûr. Elles disent ce qu'on attend qu'elles disent afin de se soustraire à la souffrance. Elles finissent sur le bûcher, en présence de centaines de gens venus assister à ce "spectacle". Le dernier regard de Régine se pose sur les dizaines de commerçants qui profitent des exécutions publiques pour vendre leurs produits. Toute La richesse dont elle a été privée sa vie durant s'étale sous ses yeux, des bijoux étincelants aux tissus soyeux en passant par l'abondance de nourriture... Elle voit un homme qui se fraie un chemin, portant dans ses bras son chat afin de le jeter dans le brasier. Comme un demi-million d'autres sorcières-guérisseuses-prophétesses-sages-femmes, Régine implore la Déesse afin qu'Elle abrège ses souffrances. L'histoire de Régine, imaginée à partir de données historiques, s'est répétée maintes et maintes fois au Moyen Âge. Les auteurs qui se sont intéressés à la sorcellerie s'entendent presque tous pour dire qu'un demi-million de femmes furent ainsi exécutées pour sorcellerie au cours de cette période. Ce nombre effarant s'explique par le fait que les femmes de l'époque sont tenues responsables de presque tous les maux. On crie à la sorcière dès que surviennent morts, maladies, bétail perdu, impuissance des hommes, catastrophes naturelles, épidémies, lait qui surit, mauvaises récoltes, accidents, disettes et même Le simple chagrin ou l'inévitable coup de tonnerre. Ajoutons à cette liste déjà longue la veuve accusée de sorcellerie par un parent qui convoite son lopin de terre, une femme séduisante accusée par une envieuse, une jeune fille ayant des dons de clairvoyance ou qui affectionne les animaux, les chats en particulier. Bref, tout peut être prétexte aux accusations de sorcellerie. D'autant plus que trouver une coupable est plus simple que de chercher une explication logique ou d'admettre sa part de responsabilité. La tâche des inquisiteurs est facilitée par le fait que n'importe qui peut porter des accusations. Même la parole d'un enfant simple d'esprit ou effrayé par les histoires de sorcellerie est jugée valide.Dans son ouvrage sur les sorcières, J.M. Sallman écrit que vers 1644, un jeune berger sillonne la Bourgogne en prétendant repérer, dans la prunelle de leurs yeux, la marque diabolique des sorcières. Il parvint ainsi à en trouver 6 210 ! Imaginez à quel point la peur est omniprésente chez la plupart des femmes de cette époque. Cette folie collective est alimentée par le pouvoir religieux, car la sorcière, par ses rituels, fait appel à un pouvoir autre que celui de L'ÉgLise, minant ainsi l'autorité du prêtre. Ce n'est donc pas parce qu'elles font le mal qu'elles sont éliminées. Sprenger et Kramer, deux tristement célèbres inquisiteurs dominicains, ont rédigé un manuel à l'usage des inquisiteurs, Le Malleus Maleficarum (le marteau des sorcières) dans lequel ils écrivent que "personne ne fait plus de tort à L'ÉgLise que les sages-femmes. Nous devons rappeler que par sorcières nous entendons aussi celles qui sauvent, délivrent du mal. " (Josette Dall'Alva Santucci). D'autres représentants de L'ÉgLise déclarent que si la femme ose guérir sans avoir étudié, elle est sorcière et doit mourir. Or, Les femmes sont exclues des facultés de médecine dès 1460. Marilyn French, professeur à Harvard, précise que les procès de sorcellerie "intentés aux guérisseuses servaient aussi à marquer une nette distinction entre médecins et guérisseuses: ils élevaient les hommes à un niveau intellectuel et moral où ils étaient les alliés de Dieu et de la Loi et dégradaient les femmes en les ravalant à un statut sous-humain d'alliées du diable, des ténèbres, du mal et de la magie". Elle ajoute que ces procès reflètent la volonté d'exclure les femmes qui ne se soumettent pas aux normes "mâles" de l'époque. Car la peur que les hommes ressentent à l'égard des femmes est inextricablement liée à la chasse aux sorcières. Au Moyen Âge, les méthodes d'apprentissage des guérisseuses sont empiriques et leur école est la nature ainsi que le corps humain. En effet, si les sorcières sont parfois accusées de piller les tombes afin de vendre les enfants au Diable, c'est que certaines d'entre elles le faisaient effectivement, mais dans le but d'apprendre l'anatomie à partir des cadavres. Et leurs méthodes d'apprentissage portent fruit. Dans les faits, le savoir des sorcières était tel qu'en 1527, Paracelse, l'un des meilleurs médecins de son temps, "brûla toute la médecine, déclara ne savoir rien que ce qu'il apprit des sorcières. " (Szasz). Plusieurs sorcières interdisaient la divulgation de leurs rites parce qu'elles croyaient que l'énergie spirituelle est liée au secret. Cependant, bon nombre de leurs rituels et connaissances ont traversé les siècles. Nous utilisons encore plusieurs remèdes qu'elles ont découverts, tels que la digitale, employée aujourd'hui pour soigner les maladies du coeur, et l'éphédrine, avec laquelle on traite l'asthme et le rhume des foins. Les livres de magie blanche publiés ces dernières décennies s'abreuvent souvent aux sources les plus anciennes, celles-là même qui inspiraient les sorcières. Par exemple, dans "Rituels secrets de magie blanche", les génies de la cabale, Jean-Marc Pelletier précise que plusieurs des rituels qu'il décrit sont vieux de plusieurs siècles et Michelle V. Chatellier écrit, dans Rituels de bougies, que "l'utilisation de bougies de rituel, sous une forme ou une autre, se fait depuis des siècles. Dans Les mystères religieux de l'Antiquité, la lumière était le symbole de la connaissance, de la spiritualité, et représentait aussi le contact avec la divinité elle-même" ...Celles-ci (le féminin que j'utilise inclut les sorciers) se définissent comme étant tout à fait "ordinaires" dans le sens où elles ont une vie semblable à la plupart des gens. Elles oeuvrent dans n'importe quelle sphère d'activité - l'une est agente de sécurité alors qu'une autre est technicienne de laboratoire - et leur vie sociale n'est guère différente de la nôtre. Une d'entre elles dira qu'il est fort possible qu'une sorcière soit votre voisine sans que vous ayez le moindre doute à ce sujet. Celles qui font partie d'un groupe de sorcières se réunissent à des moments précis de l'année pour effectuer des rituels au cours desquels elles créent un cercle magique, dansent, chantent, adressent leurs prières aux divinités. Pour adorer dieux et déesses, disent-elles, nul besoin de temples ou d'églises. Elles confient être attentives aux cycles de la vie, à tout ce qui les amène à se responsabiliser. Elles considèrent que le fait d'être sorcières constitue une façon de reconnaître le Divin, d'être en contact avec Lui, de prendre conscience de leur pouvoir d'apporter des changements dans leur vie. Ainsi, la magie blanche est une façon d'intégrer la spiritualité dans leur quotidien. Étant toutes égales dans le groupe (il n'y a pas de gou-rou), elles se sentent libres de faire ce qu'elles veulent dans la mesure où elle ne font de mal à personne. Elles n'ont aucun lien avec les groupes sataniques, car elles croient profondément à la toi du karma et y ajoutent un aspect : non seulement le mal que nous avons commis nous revient, mais il le fait avec trois fois plus d'intensité. Bien sûr, cette " loi " s'applique aussi pour le bien. Mais il n'est pas nécessaire de faire partie d'un groupe pour être une sorcière blanche. L'une d'elles dit pratiquer seule ses rituels, considérant que, beaucoup plus que le résultat, c'est le temps consacré au rituel magique qui importe. Lorsqu'elle est amoureuse et qu'elle veut séduire l'être aimé, c'est le temps passé à concocter une potion magique qui compte vraiment, car il représente un moment d'arrêt pour penser à l'être aimé. Dans son Livre, "La magie blanche, recettes de sorcières", le journaliste et éditeur Éric Pier Sperandio écrit que "lorsqu'on soulève le voile de mystères et de préjugés qui entoure la magie et qu'on regarde celle-ci sans peur, on découvre que les pratiques de magie ne sont qu'un moyen d'utiliser l'énergie qui nous entoure, qu'elle provienne de la terre, de l'univers, du cosmos ou de l'intérieur de nous-même. On se rend compte que les rituels, les invocations, les recettes magiques ne servent qu'à augmenter et à renforcer notre volonté. Ils nous aident à concentrer notre attention et nous permettent de puiser dans des réserves spirituelles et émotives dont nous avions toujours ignoré l'existence". Il ajoute plus loin que les sorcières sont simplement des personnes qui croient pouvoir libérer les énergies présentes dans la terre, le feu, l'eau, les pierres et les plantes afin d'apporter un changement positif dans l'un des aspects de leur vie. Il mentionne que la magie est "simplement un processus qui utilise des énergies naturelles pour matérialiser, provoquer des changements". Il continue en donnant des recettes secrètes de potions magiques, de bains rituels et d'outils pour les sorcières contemporaines du nouvel âge. Je le dis franchement, certains rituels de magie me laissent extrêmement perplexe. Dans son très beau livre, "Les sorcières", la fabuleuse écrivain Érica Jong explique la fascination actuelle pour la magie par le fait "que les gens ont besoin de rituels, de techniques de méditation et de prière, de la conviction qu'individuellement et en commun, ils peuvent influencer (sinon contrôler) leur environnement. [ ... ] Ces rituels doivent conforter et centrer le moi, procurer de l'énergie en des temps difficiles". Ainsi, nous aurions tort de nous baser sur le côté apparemment farfelu de certains rituels collectifs pour les juger comme étant un spectacle vide de sens. Le rituel sert de tremplin à la force de l'imaginaire et du désir. Il facilite le lien avec les forces inconscientes. Il est un temps d'arrêt qui reflète le désir réel de se transformer. Dans l'un de ses romans intitulé Fonny, Érica Jong fait dire à l'un de ses personnages - une sorcière - que le talisman le plus efficace ou le meilleur rituel est celui qui ranime notre courage et qui ravive notre foi en nos propres pouvoirs. Dans son ouvrage sur les sorcières, Jorig mentionne toutes les fêtes soulignées par les sorcières, dont celle de Halloween, qui est intimement liée à la sorcellerie. Cette fête, que l'on retrouve chez les druides, est dédiée "aux feux de joie, à la récolte, incorporant l'idée de récolter à la fois les fruits de la terre, l'âme des morts. C'est le moment de l'année où la déesse de l'été transmet son pouvoir au dieu de l'hiver". E.P. Sperandio, mentionné précédemment, souligne pour sa part que l'Halloween marque La fin d'une année et le début d'une autre et qu'elle est la fête sacrée la plus importante. Il ajoute que " les anciens affirmaient que c'est au cours de cette nuit-là que le voile entre notre monde et celui des esprits - des personnes décédées - est le plus fin et - que par conséquent, les âmes des êtres qui sont décédés peuvent revenir sur la terre pendant quelques heures". Ainsi, ils croyaient que, "du coucher au lever du soleil, la communication avec les esprits est facilitée". Les soirs de pleine lune sont aussi des moments où les sorcières accomplissent des rituels afin d'accueillir le pouvoir de la déesse. Ce rituel, précise Jong, est "accompli la première nuit de pleine lune, à minuit, l'heure des sorcières. Méditations, incantations, danses, chants concourent à évoquer la déesse". La cérémonie débute comme suit : "les sorcières modernes oeuvrent habituellement en groupe réunissant traditionnellement treize femmes, mais pouvant aller de trois à vingt membres. Le groupe commence par "jeter le cercle", isolant et purifiant le lieu saint où adviendra la magie, où se manifesteront dieux et déesses, où le temps sera aboli, où la foi s'incarnera. D'un diamètre de neuf pieds, le cercle magique est "jeté" - tracé dans l'air - avec l'athame. Il remplit la fonction d'intermédiaire entre deux mondes, le royaume des cieux et celui des humains. Dans ce cercle, les forces cosmiques vont se concentrer. Nous savons toutes - que nous méditions en groupe, dansions en groupe, priions en groupe, ou pratiquions le yoga en groupe - que nous sommes des créatures sociales, capables de créer de l'énergie psychique par un travail en commun, en vue de buts communs. Pour la congrégation des sorcières, la concentration de l'énergie psychique est le fondement de toutes les pratiques." Même si certains auteurs, tels que M. Chatellier, pour ne citer que cette dernière, affirment que l'aspirant à la magie cérémonielle doit "adopter une discipline sévère, s'astreindre à une ascèse, à un entraînement rigoureux et qu'il doit d'abord connaître les lois occultes qui régissent notre univers", beaucoup de personnes pratiquent la magie blanche ou intègrent des rituels dans leur vie sans nécessairement se définir comme sorcières ni avoir fait un long apprentissage issu de la tradition ésotérique. Pour ce faire, elles achètent des objets qui nous sont familiers, tels que les pierres précieuses, les bougies, les talismans, les cristaux, les encens, les huiles ou d'autres qui sont moins connus, comme les livres-rituels. D'autres sorcières "anonymes" intègrent la magie à leur pratique après avoir fait un long cheminement spirituel. C'est le cas de Mary Muryn qui, dans son livre, "la magie de l'eau", raconte que son arrière-grand-mère était médium et sorcière et que, dans son village de Carpates (en Ukraine), médiums et guérisseurs étaient nombreux : "tout le monde croyait aux esprits de la nature. Les brins d'herbe pouvaient se parler entre eux, de même que les arbres. En outre, on devait traiter les esprits des royaumes animal et végétal avec tout le respect qui leur était dû, puisqu'ils étaient nos frères aînés sur cette planète". Elle raconte qu'ils ont souvent été chassés des parcs d'attractions parce que son père était un médium fabuleux qui pressentait quel bon numéro choisir, remportant ainsi trop de prix! C'est au contact de chamans, de gourous, de guérisseurs, de rabbins et de prêtres que Mary a développé ses facultés métapsychiques et ses pouvoirs de guérison. Elle a aussi étudié les plantes médicinales, la guérison naturelle, l'homéopathie, les cristaux, la réflexologie, l'imposition des mains, le tarot, l'astrologie, la métaphysique, la thérapie de la polarité, la guérison spirituelle. Elle a participé aux rituels de la tribu macumba (Brésil) et a étudié les rituels des cristaux auprès d'une indienne cherokee. Enfin, elle a appris la thérapie par les couleurs, la guérison énergétique, les voyages hors du corps, la visualisation, le pouvoir de l'esprit et la clairvoyance auprès d'un moine jaïna. Bref, son savoir est tel qu'il y a de quoi faire saliver plusieurs sorcières ! Il y a, à notre époque, un assez grand nombre de personnes dont le cheminement est tel que leur pratique apparaît magique aux yeux de ceux qui les côtoient. Dans le numéro de mai de Lumière, une travailleuse sociale disait de Ma Premo qu'elle était "peut-être une sorcière guérisseuse qui s'amuse à faire vibrer ceux et celles qui la croisent. Peut-être a-t-elle une baguette magique qui a le pouvoir de vous initier aux plaisirs de célébrer la vie, n'est-ce pas là le propre de la Sorcière blanche, héritière d'un nouvel Age ?
Conseils livres : - "Des sorcières aux mandarines. Histoire des femmes médecins" de Josette Dall'Ava-Santucci - Ed. Calmann-Lévy - "Les sorcières. Fiancées de Satan" de J.Michel Sallmann, Ed. Découvertes Gallimard - "Sorcières" d'Erica Jong - Ed. Acropole - "La fascination du pouvoir" de Marilyn French - Ed. Acropole (10 pages consacrées au sorcières) - "La magie de l'eau" de Mary Muryn - Ed. de Mortagne - "La magie blanche" d'Eric Pierre Sperandio - Ed. Quebecor - "Création de talisman et rituels de bougies" de Michèle V. Chatellier - Ed. Quebecor - "Rituels secrets de magie blanche. Les génies de la cabale" de J. Marc Pelletier - Ed. Edimag - "La sorcière blanche" de Sonia Lazareff - Ed. du Dauphin - "La Magie"' de Jean Servier - Que sais-je ? |